Collaboration scientifique

La flore méconnue et menacée de Mayotte

La diversité botanique mahoraise est très menacée dans ses habitats naturels. Le Muséum contribue à sa connaissance pour une meilleure conservation.

Mayotte et les Comores font partie du point chaud de biodiversité de l’ouest de l’océan Indien, avec Madagascar, les Mascareignes et les Seychelles.

Les botanistes et mycologues du Muséum ont grandement contribué à la connaissance de la flore et de la fonge de Mayotte et des Comores, depuis le 19e siècle avec Louis-Hyacinthe Boivin et Léon Humblot.

Plus récemment, Henri Pobéguin (1913-1925), puis Jean-Jacques Floret (1975) enrichirent les collections d’herbiers du Muséum. Mais l’effort d’étude a commencé réellement entre 1995 et 1998, avec le botaniste Olivier Pascal en collaboration avec Jean-Noël Labat du Muséum, qui lancent des inventaires mis en œuvre par les botanistes mahorais Maoulida M’Changama et Bacar Ali Sifari. Ils créent ensemble l’herbier de Mayotte. L’ouvrage d’Olivier Pascal Plantes et Forêts de Mayotte, publié par le Muséum en 2002, liste alors 629 espèces indigènes.

L’inventaire de Mayotte a continué par les botanistes du Muséum, en particulier Jean-Noël Labat, Marc Pignal, Annette Hladik, France Rakotondrainibe, Germinal Rouhan, Arnaud Mouly, ainsi que par le mycologue Bart Buyck (en 2010). Par ailleurs, le botaniste français, Fabien Barthelat, a documenté plantes indigènes et exotiques par ses herbiers et son ouvrage La Flore illustrée de Mayotte (coédition Muséum national d’Histoire naturelle).

Ainsi, près de 8 000 spécimens sont conservés dans les Herbiers P et PC du Muséum. Ces collections ont permis de préciser la diversité botanique. Le Conservatoire botanique national de Mascarin (CBNM) liste en 2020 719 espèces de plantes indigènes, dont 59 endémiques de Mayotte (8 %). Cette richesse est toutefois menacée, puisque la liste rouge établie en 2014 (UICN, MNHN, CBNM) montre que presque une espèce sur deux est menacée.

Les forêts des monts et crêtes de Mayotte, derniers vestiges d’écosystèmes forestiers spécifiques des Comores, ont donc motivé la création en 2021 d’une Réserve Naturelle Nationale des forêts de Mayotte (2 800 ha). Pourtant, des dégradations irréversibles de ces milieux naturels ont été observés par l’UICN (1500 ha défrichés entre 2011 à 2016), et les déboisements se poursuivent encore actuellement.

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